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Quitter la survie pour entrer dans la vie après avoir vécu la maltraitance ou l’abus


dire stop aux abus

Photo : Droit d'auteur: kmiragaya / 123RF Banque d'images

En préparant mon atelier « se libérer des abus et de la maltraitance », j’ai eu envie d’écrire cet article "quitter la survie pour entrer dans la vie après avoir vécu la maltraitance ou l'abus"…


Avoir réussi à survivre après avoir vécu la maltraitance ou l’abus est déjà à saluer car ça n’est vraiment pas facile !


Pourtant  le costume du ou de la « warrior » que la personne a du revêtir pour passer cette ou ces épreuves peut aujourd’hui la freiner.


Le corps met en place des protections nécessaires qui peuvent aujourd’hui bloquer l’ élan vital des personnes concernées.


Les femmes par exemple ayant vécu des abus ou de la maltraitance peuvent se couper de leur féminin en développant un « Yang pointu » dépourvu de son union avec le Yin…Et pour cause, le Yin a été dans leur inconscient associé à une vulnérabilité qui parfois aurait pu les tuer…


Ces personnes auront besoin petit à petit de se souvenir de la force des émotions qu’elles auront vécues et d’écouter l’enfant ou l’adolescent voire l’adulte, qui n’auront souvent pas été écoutés vibratoirement.


Les émotions à écouter et prendre le temps de reconnaître


Ainsi, voilà une liste d’émotions pouvant avoir été vécues et ayant besoin d’être reconnues par une présence enveloppante:


  • Rage phénoménale, se manifestant à l’âge adulte par une colère ou du stress réguliers dans la vie, et se retournant contre soi

  • Sentiment d’impuissance face à l’agresseur qui peut se revivre aujourd’hui dans leur vie par une inhibition de l’action, une difficulté à ressentir leur puissance

  • Culpabilité (mécanisme de protection permettant de se sentir plus maître de la situation avec l’espoir que si ça vient de soi l’on puisse changer les choses), pouvant aujourd’hui se manifester dans différents domaines de la vie de manière plus ou moins consciente avec parfois des problèmes de dettes financière ou de découverts par exemple.

  • Vagues à l’âme cachant une grande tristesse, un désespoir profond.

  • Envie de tuer l’agresseur si bien qu’aujourd’hui il peut leur être difficile de s’affirmer tant la personne pourrait tuer (c’est inconscient aujourd’hui).

  • Envie de quitter les plans terrestres, pulsions de mort.

  • Sentiment d’étouffement, rage face à l’intrusion.

  • Terreur pouvant déboucher sur un sentiment global d’insécurité parfois inconscient

  • Honte

  • Sentiment de trahison entrainant une grande difficulté à faire confiance plus tard

  • Sentiment de solitude abyssale, avec la croyance qu’elles doivent se débrouiller seuls

  • Sentiment d’intrusion créant plus tard un problème de place, une difficulté à délimiter leur territoire, tendance à la sur adaptation au monde extérieur ou au contraire à dire non à tout et à créer une barrière infranchissable pour les autres.

  • Colère d’injustice : pourquoi moi, qu’ai-je fait ?Peur de l’abandon

  • Sentiment d’enfermement

  • Sentiment d’avoir été nié(e)

  • Sentiment d’être « nul(le) » , sans valeur

La maltraitance


Dans les cas de maltraitance régulière, il peut y avoir un sentiment d’étouffement face à la colère permanent du bourreau et un contrôle important du fait que ça peut arriver à tout moment et qu’il faut se tenir prêt en permanence.


La négligence peut aussi être une forme de maltraitance dans le sens où les besoins de l’enfant ne sont absolument pas pris en charge.


La personne peut être comme un animal blessé qui sursaute au moindre bruit et avoir développé un grand contrôle, comme prête à devoir se battre en permanence.

Les abus

La honte est ici l’émotion privilégiée avec une grande culpabilité souvent à dire non.


C’est d’autant plus difficile quand l’abus a été gardé pour soi ou non reconnu par le système (familial ou policier), les sentiments de trahison et d’abandon venant ici se rajouter à la honte.


Parfois les abus lorsqu’ils ont été perpétrés très tôt ne reviennent à la conscience que des années plus tard voire même après 40 ans, tant l’inconscient a protégé la mémoire.


Le cas particulier de l’inceste


Dans les cas d’inceste avec le père, l’enfant a pu sentir également la jalousie du parent non incestueux, ce qui crée une insécurité très importante pour l’enfant.


La culpabilité et la honte sont ici très importantes et souvent il peut être difficile de reconnaître l’inceste du fait de l’idéalisation naturelle que l’enfant fait de ses parents. Une fois la reconnaissance réellement installée, la culpabilité n’a plus lieu d’être.


Parfois la mémoire revient après des années de thérapie tant l’interdit est fort et l’inconscient a besoin de sentir une solidité pour pouvoir délivrer son message.


Les relatons incestueuses (sans passage à l’acte) peuvent laisser des traces presqu’aussi importantes et sont souvent encore plus difficiles à déceler.

Il arrive que le parent maltraitant soit un parent incestuel qui essaie par là d’éviter le passage à l’acte en dénigrant l’enfant. Il projette alors sa honte sur l’enfant bouc émissaire.


La protection de la fuite vers le haut


Une des protections mises pour survivre à cet enfer est la fuite vers le haut.


Ainsi on peut rencontrer des personnes très mystiques, et qui ont senti que Dieu avait joué un rôle dans leur guérison, et je le comprends, mais qui peuvent avoir tendance à fuir l’incarnation et les émotions.


Elles peuvent croire par exemple avoir pardonné alors qu’elles vivent au dessus de leur colère.

Leurs rêves pourront les inciter à retirer un bonnet ou un gilet violet, signe de protection par le spirituel…


Là encore, la spiritualité a été une protection et elles seront amenées à trouver un nouveau chemin pour vivre cette spiritualité non plus comme une fuite mais comme un état d’amour et de présence ayant inclut les ombres.


4 manières se survivre selon les types de personnalité


Chaque individu aura sa manière à lui de survivre à l’invivable.


Prenons les 4 types de personnalités décrits par les 4 éléments voilà comment chacun pourra avoir tendance à réagir (avec des mixs souvent entre plusieurs tendances) :


Les dominantes « feu » pourront rentrer dans une lutte : travailler beaucoup pour gagner peu, s’auto-maltraiter, ne pas prendre le temps de bien manger… Elles pourront avoir tendance à endosser le dossard du persécuteur ou du sauveur. Elles pourront, dans le cas d’abus, vivre des expériences sexuelles extrêmes voire sans protection, en ne se respectant pas dans leurs relations. La maltraitance pourra se retourner contre elles également dans des formes d’automutilation. Les compulsions alimentaires et d’achat seront possiblement présentes.

Les dominantes eau, eux, auront plus tendance à la dépression et à retourner l’agressivité en dépression, leur position privilégiée sera la victime. Ils pourront avoir tendance à s’isoler du monde et à fuir dans des paradis mystiques.

Les dominantes air pourront développer une grande rigidité mentale ayant des idées arrêtées sur tout, ils pourront militer pour des causes et tomber dans un rationalisme hors pair en se coupant d’une idée possible d’un univers qui leur veut du bien.

Les dominantes terre pourront développer une grande inertie et un contrôle important sur les choses matérielles, fuir dans une méticulosité et un perfectionnisme hors pair. Une véritable dépression peut également les gagner et les immobiliser.

La vie des personnes abusées ou maltraitées


Dans tous les cas il pourra leur être difficile, dans un premier temps, de méditer dans une vraie présence à eux-mêmes et/ou de côtoyer l’espace du non temps, porteur d’angoisse et d’insécurité (ou la méditation pourra être vécue comme un échappatoire).


Il pourra y avoir un évitement des émotions par la consommation de nourriture ou d'alcool de manière excessive, la dissociation ou les compulsions.


On rencontre aussi parfois une forme d’anesthésie pouvant paraître aux autres comme une forme d’indifférence.


Quand les émotions sont vécues, elles se vivent en dents de scie et semblent incontrôlables.

Les relations avec les autres sont teintées de non respect ou de malveillance réelle ou projetée et les limites sont trop ou pas assez présentes.


Que la personne ait développé un hyper positivisme ou reconnaisse sa vision négative il y a souvent une tendance à projeter sur le monde des catastrophes imminentes inconsciemment.


Les réactions défensives peuvent sembler immédiates et disproportionnées tant elles font appel à des portions primitives du cerveau.


Elles pourront également vivre des jalousies avec demandes insistantes et permanentes d’être réassurés, tant la blessure d’abandon est présente.


Il sera de manière générale difficile de projeter sur le monde autre chose que de la malveillance et de l’insécurité.


La sexualité sera dans les deux cas souvent perturbée, en particulier, bien sûr dans le cas des abus sexuels.


Somatisations


D’un point de vue corporel, il pourra y avoir soit tendance à l’anorexie ou à la boulimie. Certaines femmes auront un look très homme ou trop de rondeurs pour se protéger et s’en voudront de ce surpoids recréant ainsi l’humiliation qu’elles ont vécue.


Le corps se protégera par les rétractation des diaphragmes (principal, plantaire, claviculaire, tente du cervelet (tête), carpien et pelvien).


Certaines personnes pourront avoir des douleurs lors de leurs rapport sexuels, ou des kystes ou autres polypes se formant avec le temps.


D’autres auront des crises d’angoisse avec la sensation d’étouffer, ou des pertes de voix à répétition.


Toutes les articulations pourront devenir rigides au fur et à mesure.


Les jambes pourront être sans vie voire enflées ou porteuses de varices.


Les enfants et les adolescents pourront vivre des énurésies à répétition et les femmes développer des kystes ou autres polypes.


La guérison…quitter la survie pour vivre


Et pourtant, il est possible de s’en libérer…petit à petit…en utilisant les mémoires que l’univers présente chaque jour…en cessant de se rejouer les blessures de maltraitance et d’humiliation, en s’accordant du temps d’écoute…


Comment faire pour retrouver l’élan de vie et le contact avec le féminin après avoir vécu l’horreur ?


Tout d’abord il est important d’être accompagné et de sentir un lien enveloppant et nourrissant de la part du thérapeute. La bienveillance, un cadre présent mais non agressif, le respect et la confiance du thérapeute dans le processus seront les maîtres mots de la guérison.


La première chose est de sortir du déni qui parfois se joue entièrement ou à demi du genre « non je n’ai pas été frappé avec une sangle », « ça n’arrivait que une fois par mois », « il n’y a pas eu de pénétration donc ça n’est pas un viol… ».


L’essentiel est la reconnaissance de la blessure et des émotions associées par la personne même.


Lorsque la blessure s’est vécue dans le système familial il est très rare que les parents reconnaissent les faits car la famille protège la blessure ayant été souvent vécue des deux côtés de l’arbre.


Parfois l’adulte a beaucoup de compréhension pour ses parents reconnaissant leurs propres blessures et cela l’empêche de rencontrer les blessures de l’enfant.


Les mouvements psychocorporels pourront aider à refaire circuler le monde émotionnel.


L’écriture favorisera également la libération du monde de l’inconscient, notamment l’écriture des rêves avec des dessins intégrés qui permettent de faire bouger le monde intérieur.


Il sera également possible d’écrire une lettre à son agresseur sans forcément lui envoyer.


Il sera parfois nécessaire de couper avec son système familial, et parfois non, selon comment il a évolué depuis les faits.


Un travail énergétique aidera à faire circuler les émotions qui remontent mais ne remplacera pas, à mon sens la rencontre avec les émotions qui ont besoin d’être écoutées et une compréhension en profondeur de comment cette blessure a teinté les relations avec le monde extérieur.


Des visualisations pourront permettre de faire circuler la colère ou de vivre un espace de ressourcement, peu connu des victimes d’abus au sens large.


« L’esprit Colombo » permettra de déchiffrer leur vie actuelle et d’écouter les rêves s’il y en a au fur et à mesure pour y retrouver des croyances, émotions, sensations passées.


Le défi sera d’arrêter de « lutter contre » pour « aller avec » afin d’utiliser le matériel psychique proposé par la vie.


Selon moi il sera important à la fois de reconnaître l’enfant, l’adolescent ou l’adulte victime tout en accueillant petit à petit que cela fait partir du choix d’incarnation de leur âme, afin de ne pas rester coincé dans la blessure d’injustice.


Souvent on a tendance à ne vivre qu’un de ces deux aspects, qui sont, à mon sens, tous les deux enfermants si vécus séparément.


Ainsi il sera important de reconnaître à quel point l’enfant qu’ils étaient a été victime sans les laisser se positionner en victime adulte.


La tendance à s’auto persécuter (je n’avance pas, les autres vont plus vite…) sera aussi à transformer pour parvenir à une véritable bienveillance, douceur et respect vis à vis de soi.


Il faut avancer avec précaution s'il y a déni, ne surtout pas pointer la chose mais partir du matériel inconscient en ouvrant petit à petit la personne à la possibilité que…Sinon le corps peut somatiser et se refermer brutalement.


Il sera aussi intéressant de valoriser les qualités qui résultent de cela : souvent une grande empathie avec les autres, le courage et une capacité à aborder des situations difficiles, des talents créatifs issus de leur solitude, un lien important avec le monde spirituel….


Certaines activités pourront aider à retrouver douceur et élan de vie : massages s’ils sont supportés pour le contact doux avec la peau, cheval pour retrouver le contact avec les instincts sauvages, le chant pour se remplir se son être et se sentir exister et vibrer, pour développer la joie de vivre, la danse pour retrouver le féminin…


Une fois l’impuissance transformée en puissance, les personnes peuvent devenir des porteuses de lumière portées par une énergie puissante et enfin…vivre…avec ce petit supplément d’âme de ceux qui reviennent de loin…


Ariane CLEMENT

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